
Les vernis à tableaux : Lequel choisir et comment l’appliquer?
L’application du vernis est une étape tout aussi déterminante pour l’oeuvre que le processus de création. C’est la phase ultime à ne pas négliger si
Jean-Auguste-Dominique Ingres (1780-1867) est considéré autant comme un fervent conservateur des traditions, que comme un novateur. Ce paradoxe a bien souvent été mal compris par ses contemporains.
Dans une courte vidéo, Amandine Gilles vous parle de cet artiste de génie, notamment par l’étude de son oeuvre majeure : La Grande Odalisque. Cliquez ici pour y accéder.
Bien que sa technique soit traditionnelle, dans le respect des règles apprises dans l’atelier de David, son traitement des sujets est quant à lui révolutionnaire pour l’époque. Ingres est le premier à peindre ce qu’il voit et ce qu’il ressent, et non ce qu’il sait de la nature. Il intègre l’émotion au sein de l’oeuvre. Découvrons-en un peu plus sur lui à travers son parcours, ses écrits et sa technique !
Jean-Auguste-Dominique Ingres est né en 1780 à Montauban en France. Encouragé par ses parents à suivre une voie artistique, il entre à l’Académie des Beaux-arts de Toulouse à l’âge de 11 ans, et intègre quelques années plus tard, en 1797, l’atelier de Jacques-Louis David. Un tel enseignement lui a permis de recevoir le prix de Rome de peinture d’histoire en 1801, grâce à son tableau Achille recevant les ambassadeurs d’Agamemnon. Grâce à cette réussite, il part à Rome en 1806 pour plusieurs années.
Lors de ce séjour à Rome, Ingres découvre l’Oeuvre de Raphaël qui deviendra dès lors son modèle et son inspiration. Ce contact direct avec les œuvres des grands maîtres lui permet d’approfondir son art. Mais son succès en France intervient seulement à partir de 1824, alors âgé de 44 ans. Grâce à son tableau Voeu de Louis XIII exposé au Salon annuel et destiné à la cathédrale de Montauban.
J-A-D Ingres est nommé directeur de l’Académie de France à Rome, à la villa Médicis. Poste qu’il gardera de 1835 à 1840. Il meurt en 1867 avec la gloire et la reconnaissance. “Monsieur Ingres”, comme il se faisait appeler, tout au long de sa vie, a écrit ses réflexions artistiques et son enseignement dans une dizaine de carnets. Ses carnets sont aujourd’hui réunis en un ouvrage passionnant : Ecrits sur l’art: Cahiers rouges – nouveauté dans la collection – préface d’Adrien Goetz.
Ce livre est très intéressant pour tous les peintres, apprentis ou confirmés, car il permet de recevoir une petite partie, ou un aperçu, de l’enseignement qu’il a dispensé à ses élèves. La postérité de ces écrits n’était pas prévue, Ingres notait simplement ce qu’il répétait à ses élèves, ainsi que des citations, des listes de tableaux qu’il avait peint, etc. Comme des aide-mémoires. Ces carnets relèvent du domaine privé, c’est sa femme qui les avait en sa possession lors de sa mort. Heureusement pour nous, les avoir publiés permet de diffuser et de transmettre ce savoir et ces réflexions picturales si grandioses !
Le premier à diffuser l’enseignement d’Ingres est Henri Delaborde (1811-1899) dès 1870. La version de Delaborde, a été complétée avec des notes prises par les élèves pendant les cours, des correspondances, etc. Ingres devient alors un personnage familier. De nombreux grands artistes se sont inspirés de toutes ces maximes devenant pour certains presque des doctrines. Favorisant alors le rayonnement de J-A-D Ingres, encore de nos jours.
Puvis de Chavannes, Degas, Picasso,… nombreux sont ceux qui ont appris les leçons de “Monsieur Ingres”. D’ailleurs quand Picasso dit ce fameux “Je ne cherche pas, je trouve“, il est aisé de faire la relation avec ce qu’a dit Ingres “Il ne faut pas essayer d’apprendre à faire le beau caractère, il faut le trouver dans son modèle“.
Ingres fait l’éloge du beau, de la pureté de la ligne, du travail acharné pour le dessin et l’exercice de la main. Il parle également de la couleur et des émotions dans la peinture. Et c’est par cet élément qu’il se distingue des autres élèves de David et des peintres académiques.
Ingres recherche avant tout le “beau idéal” et laisse parler l’émotivité de l’artiste.
C’est une vraie révolution dans le domaine pictural, car jusqu’à présent les peintres devaient apprendre la nature et l’anatomie de manière quasi scientifique afin de rendre la réalité le plus fidèlement possible. Il enseigne le contraire de ce qu’il a appris lorsqu’il préconise de “peindre ce que l’on voit, et non ce que l’on sait“.
Selon lui, c’est la nature de l’artiste qui doit paraître dans l’oeuvre en interprétant le sujet par rapport à ce qui est ressenti. “Trop de science nuit à la sincérité du dessin et peut conduire à une image banale de la forme”. La peinture devient dès lors spirituelle.
Comme le dit Adrien Goetz dans la préface de l’ouvrage, Ingres modifie quelque peu la nature, déforme le réel afin d’exprimer le caractère. C’est pourquoi le bras de Thétis est trop long, l’Odalisque a trop de vertèbres, et les yeux de Mlle Rivière sont trop gros. Ces “bizarreries” comme disent les critiques de l’époque, lui sont reprochées mais elles sont délibérées par l’artiste, et ce dans l’unique but de créer le plus bel effet.
Bien que l’artiste soit censé peindre ce qu’il ressent, Ingres est aussi un fervent défenseur de la technique traditionnelle. Il peint avec plusieurs couches de glacis, avec une pâte fluide pour un rendu lisse. Pour lui, laisser la touche apparente est un abus d’exécution, c’est-à-dire ” la qualité des faux talents”, car ” au lieu de l’objet représenté, elle fait voir le procédé; au lieu de la pensée, elle dénonce la main.”
Voici ce qu’il dit :
Plus les lignes et les formes sont simples, plus il y a de beauté et de force. Toutes les fois que vous partagez les formes, vous les affaiblissez. Il en est de cela comme du fractionnement en toute chose.
Dans la construction d’une figure, ne procédez point par point. Conduisez tout en même temps, et, comme on dit fort bien, dessinez l'”ensemble”.
L’expression en peinture exige une très grande science du dessin, car elle ne peut être bonne si elle n’a pas été formulée avec une justesse absolue. Ne la saisir qu’à peu près, c’est la manquer.
Je tiens à ce qu’on connaisse bien le squelette, parce que les os forment la charpente même du corps (…) ils sont pour le dessin des points de repère. (…) Il faut cependant se rendre compte de l’ordre et de la disposition des muscles afin d’éviter des fautes de construction.
Dans une tête, la première chose à faire pour l’artiste c’est de faire parler les yeux.
Dans un tableau, il faut que la lumière tombe quelque part avec force et que l’attention du spectateur soit attiré sur ce point.
Ingres connaissait son métier et maîtrisait la technique, de telle sorte qu’il arrivait à anticiper et prévoir le vieillissement de ses tableaux. Il peignait volontairement avec des couleurs assez froides pour contrecarrer le jaunissement naturel de l’huile. Ses connaissances techniques lui ont permis de prendre le vieillissement de ses œuvres à son avantage.
Le temps se chargera de finir mes ouvrages
Et en effet, ses œuvres sont admirablement bien conservées.
L’application du vernis est une étape tout aussi déterminante pour l’oeuvre que le processus de création. C’est la phase ultime à ne pas négliger si
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Bonjour, ce qui me fascine chez ce peintre c’est la maîtrise avec laquelle il restitue le rendu des tissus, et notamment les soieries. Dans une de ses toiles : ” portrait de la Baronne De Rothschild “, elle pose assise en robe de soie rose, dans un sofa en velour de couleur prune foncé. Cette peinture, fait la parfaite démonstration du talent de l’artiste dans ce registre, tant on peu précisément faire la différence de texture entre les deux tissus ; y compris dans l’ombre du fauteuil de valeur pourtant très sombre. Cette différence entre les deux étoffes est palpable et sautent aux yeux dès le premier regard. c’est absolument bluffant.
un grand peintre que j’admire, ses œuvres reste à jamais une gloire pour la peinture française. ingre dessine avec une telle simplicité, que le réel de son œuvre nous laisse chantés et dansés.
Abder ALGERIE